Covid 19 et la tisane CVO
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Introduction
Le Monde entier est en bataille contre le coronavirus, cette bataille est menée sur tous les fronts. Tous travaillent à plein régime pour maximiser les chances de gagner cette bataille, depuis quelques mois. Nous utilisons toutes les armes possibles et imaginables face à cet ennemi mortel appelé COVID 19. A Madagascar, l’écho de ce nouveau produit appelé CVO est prometteur, mais aussi source de doutes… Avec des réactions très diverses à l’intérieur ou/et à l’extérieur du pays.
Nous allons essayer de partager une petite réflexion à travers ces 04 points :
1-La médecine traditionnelle
- Tradipracticiens: Rôles de ces tradipracticiens dans les communautés rurales et urbaines.
- Les faits dans la société malagasy
2-IMRA
3-Les Réactions :
-
- Pour
- Contre
- Ceux qui attendent pour y consommer ou pas.
4-Rôle des Leaders Chrétiens Catholiques.
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1-LA MEDECINE TRADITIONNELLE
Tradipraticiens : Rôles de ces tradipraticiens dans les communautés rurales et urbaines
Selon les données de l’OMS, 80% de la population africaine (dont Madagascar) recours à la médecine traditionnelle pour répondre à leurs besoins en matière de santé.
Le Tradipraticien est une personne reconnue par la collectivité dans laquelle elle vit comme compétente pour diagnostiquer des malades et invalidés y prévalant et pour dispenser des soins grâce à l’emploi de substances végétales, animales ou minérales, et d’autres méthodes fondées sur le fondement socioculturel et religieux, aussi bien que sur les connaissances, comportements et croyances liés au bien être physique, mental et social de la collectivité.
- Les plantes médicinales dans la société Malagasy
15 sept. 2018
Madagascar compte plus de 13 000 plantes médicinales, dont au moins la moitié est endémique. Un Malgache qui se respecte connaît au moins deux ou trois plantes médicinales : feuille de goyave pour la diarrhée, eucalyptus pour le rhume, cyprès pour la goutte, etc. Se soigner par les plantes est une habitude et la médecine traditionnelle est encore très présente.
- Un savoir traditionnel/ancestral
L’utilisation des plantes à des fins thérapeutiques a toujours été pratiquée par les Malgaches. Ce savoir est transmis de parent à enfant ou d’un esprit à un élu. Ceux qui ont obtenu leur savoir de leurs parents ou aïeuls commercialisent des médicaments à base de plantes au grand public. Ceux qui ont reçu leur savoir d’un ou plusieurs esprits ne soignent que les patients qui habitent leur village ou ceux qui les connaissent de bouche-à-oreille.
- Les guérisseurs traditionnels
Les guérisseurs traditionnels communiquent avec les esprits (un esprit par guérisseur) pour obtenir la bénédiction qui conditionnera leurs pouvoirs, leurs connaissances et leur efficacité. Ils vont dans la forêt (parfois à l’intérieur des parcs nationaux) pour cueillir les plantes qu’eux seuls savent reconnaître. L’ANTM (Association nationale des tradipraticiens de Madagascar) regroupe plus d’un millier de tradipraticiens souhaitant formaliser leur statut et leur pratique pour mieux soigner les patients et protéger leur savoir, les distinguer des charlatans.
- Une habitude pour soigner les maux
La plupart des Malgaches comptent encore sur les plantes médicinales pour se soigner à cause du manque de médecins. Dans les zones enclavées, les médicaments coûtent chers et l’accès à une pharmacie est quasi impossible. Certains ne font tout simplement pas confiance à la médecine moderne et préfèrent se soigner de manière traditionnelle. Même la population des grandes villes a habituellement recours à la phytothérapie. Selon l’OMS, il s’agirait d’environ 70 % de la population.
Les plantes médicinales dans le quotidien des Malgaches
- Les plantes médicinales malgaches les plus connues
Feuille d’eucalyptus, pervenche de Madagascar, Aloe vera, mandravasarotra (Cinnamosma), ravintsara (Ravensara aromatica), Armetesia Annua et niaouli sont parmi les plantes médicinales les plus connues. Elles sont utilisées au quotidien par les Malgaches et exploitées pour fabriquer des médicaments et des produits de cosmétiques.
- Les plantes les plus courantes
L’Aloe vera est une plante que tout le monde connaît, étant présent dans bon nombre de produits de cosmétique et d’hygiène. Le gel, mélangé à du miel, est utilisé par les Malgaches pour soigner les gastrites et les ulcères. Le ravintsara est également une plante couramment utilisée au même titre que la feuille d’eucalyptus. En hiver, on les met à bouillir, on inhale la vapeur et on en boit une petite quantité pour soigner les rhumes et diverses affections respiratoires.
- La plante de convoitise : ARTEMESIA ANNUA
Dès qu’on parle de l’Artemesia Annua, il y a cette société qui est basé à Fianarantsoa qui en est la référence : la Société BIONNEX : de la plante (Artemisia annua) à la molécule
La raison d’être de cette société malgache créée en 2005 est la production de l’Artemisia annua. Mais elle ne s’arrête pas là, car elle va jusqu’à l’extraction de la précieuse substance active, grâce à une technologie à laquelle elle n’avait même pas accès lorsqu’elle a débuté en 2005. D’ailleurs, à cette époque, il n’y avait même pas de marché. Mais ça, elle ne le savait pas encore… et heureusement, car aujourd’hui, de 3 millions de tonnes, la demande est passée à 400 millions. Tout ça parce qu’en 2003 l’OMS a décidé que pour soigner le paludisme, c’était cette molécule et pas une autre. L’entreprise vend le produit une fois purifié (ce sont des cristaux blancs) au laboratoire Novartis pour la fabrication du Coartem, médicament aujourd’hui jugé comme le plus efficace pour traiter les crises de palu. L’autre laboratoire, Sanofi, a fait le choix de l’hémi-synthèse pour ne pas dépendre d’un marché aux prix fluctuants… mais le médicament a moins bonne réputation d’après les dires d’expatriés.
2-LA DEUXIEME INSTITUTION EST L’IMRA : INSTITUT MALAGASY DE RECHERCHES APPLIQUEES
L’Institut malgache de recherches appliquées (IMRA) est un institut fondé à Antananarivo, la capitale de Madagascar, par Albert Rakoto Ratsimamanga, sa femme Suzanne et Pierre Boiteau entre autres, pour y effectuer des recherches biochimiques dans le but de soigner la population. Sa création fut possible grâce aux retombées financières d’un médicament cicatrisant, le Madécassol, tiré de la plante Centella asiatica.
En 1998, l’IMRA est composé de 102 personnes dont 32 chercheurs et techniciens. Il comprend un jardin botanique, une animalerie, et des laboratoires de recherche en phytochimie, pharmacologie parasitaire et cellulaire, diabétologie expérimentale, pharmacodynamique et toxicologie et pratique la chimie analytique des huiles essentielles.
En 2012, l’IMRA est devenu Fondation Albert et Suzanne Rakoto Ratsimamanga, reconnue d’utilité publique par le Conseil de gouvernement le 2 octobre 2012[1].
C’est l’IMRA qui a fabriqué le COVID ORGANICS (CVO), composé à 62% d’Armetesia.
3- LES REACTIONS
Avec la situation sociale et historique des Malagasy, l’accueil de ce TAMBAVY (CVO), devrait aller dans le sens d’une pratique habituelle et positive pour la population : médecine traditionnelle. Mais il y a trois groupes de population ; chaque groupe a ses stratégies pour convaincre la population, en utilisant tous les moyens, jusqu’à des « fausses informations ». Et sachant très bien, qu’il y a cette situation de lobbying de toutes ces sociétés pharmaceutiques, qui utilisent des moyens pour vendre leurs produits plutôt transformés que des produits naturels comme les plantes médicinales.
A-Accueil favorable :
- Ceux qui sont convaincus de l’importance de la pratique traditionnelle. Le patriotisme est un des motivations de ces personnes à utiliser le COV : « Vita Malagasy » = ‘Made in Madagascar’.
- Ceux qui pratiquent de plus en plus les médicaments naturels
- Ceux qui sont soulagés, comme quoi il y a, au moins, cette solution-miracle face à ce grand danger.
- Ceux qui sont du côté du pouvoir en place, et qui cherchent tous les moyens pour convaincre la population (jusqu’à manipuler) à consommer le CVO.
B-Accueil défavorable,
Ceci est due surtout à une intervention politique, qui a amené une réaction de refus et aussi de suspicion ainsi que de peur d’être arnaqué. Car une bonne partie de la population devient de plus en plus négative par rapport à tout ce qui touche la vie politique du pays. Il y a aussi des révoltes sur les façons de distribuer le CVO : au niveau écoles, institutions… Vue ce qu’on appelle « les protocoles » à suivre, pour sa validation, n’est pas encore entamés en tant que médicaments, cette situation amène les professionnels ou scientifiques à ne pas prescrire ce CVO. Dans ce groupe, il y a ceux qui sont dans le refus de tout ce qui vient du pouvoir en place, et utilisent des moyens (ou tous les moyens) pour dénigrer ce produit, donc son initiateur ; le pouvoir en place.
C. Le groupe « des indécis »
Ce sont surtout des personnes qui attendent qu’il y ait ou pas de résultats probants avant de consommer.
4- LES ROLES DES LEADERS CHRETIENS
Pour terminer je prendrai ce que dit le Professeur Balaka Ekwalanga Michel[2]: « Quid des plantes et autres solutions traditionnelles ? »
Depuis l’avènement du covid-19, le besoin de la consommation de plantes et autres effets traditionnels a augmenté de manière très significative. Pour lutter contre l’invité indésirable que représente la pandémie, sur les réseaux sociaux foisonnent, en ordre plus que jamais dispersé, des campagnes qui vantent les mérites des plantes, racines etc. L’expérience n’a pas tardé à montrer que l’irresponsabilité de l’amateurisme euphorique de certains internautes a couté la vie à des vies humaines.
Sans balayer du revers de la main les vertus de la médecine traditionnelle, le professeur Ekwalanga invite toutefois à la prudence. Il conseille, par ailleurs, de se laisser guider par les professionnels dans le domaine et de « ne pas être juge et partie ». Aussi, soutient-il, qu’il existe des approches modernes de la médecine en Afrique. Il déplore, en même temps, l’opportunisme et le « charlatanisme » avec lesquels une flopée de personnes propose des voies de sortie dénuées de fondement : un colosse aux pieds d’argile.
Le professeur Ekwalanga se définit comme étant démocrate. S’il admet que quiconque peut se lancer dans la course pour trouver la solution, puisqu’il s’agit, dit-il, d’additionner les forces, il exige néanmoins que chacun soit capable, en scientifique avéré, de produire les preuves nécessaires pour offrir une assise scientifique à ce que l’on avance. »
MOHA – MCCP Ihosy (Madagascar)